Lycée Ravel

Les Régions de France

Des institutions récentes
22 régions en Europe, chacune regroupant entre deux et huit départements,  et  4 régions en Outre-mer (5 avec Mayotte, devenu le 101ème département français en 2011). 
Les régions d’Outre-mer françaises ou DROM (régions monodépartementales) sont aussi appelées RUP (régions ultra périphériques) par Bruxelles ; elles font partie tout à la fois de la République et de l’UE.

Les régions ne sont créées en tant que collectivités territoriales qu'en 1982 par les lois de décentralisation (Deferre). 
Auparavant, en 1955 (décret Pflimlin) l’Etat avait lancé un programme d’action régionale et découpé 22 circonscriptions administratives, assez différentes parfois des 22 régions actuelles (La Corse étant rattachée à la Provence, mais les Alpes distinguées du Rhône). Ces circonscriptions deviennent des CAR en 1960 (mais là encore, des remaniements interviennent : les Basses-Pyrénées quittent alors Midi-Pyrénées pour être intégrées à l’Aquitaine, par exemple). Ces CAR deviennent des "établissements publics" en 1972. Un conseil régional  est alors créé dans chacune, mais l’aménagement régional est encore l’affaire de l’Etat central (rôle de la DATAR créée en 1963).

Depuis 1982, le suffrage universel désigne les Conseils Régionaux, lesquels investissent l’Exécutif Régional : le Président du Conseil Régional (tandis que le Préfet n’est plus que le représentant de l’Etat, qui cède des compétences aux Régions comme aux Départements et aux Communes).





Des identités confuses

Rares sont les Régions historiques. Certaines en ont le nom, mais pas tout à fait les contours : Bourgogne, Aquitaine… La Normandie est coupée en deux !

Rares aussi sont les identités régionales fortes en France, et elles ne s’inscrivent pas toujours aisément dans la carte administrative et politique : les Alsaciens ne contestent pas les limites de l’Alsace, mais les Bretons demandent le rattachement de Nantes et de la Loire Atlantique, tandis que  les Corses souhaitent plus d’autonomie (mais ont refusé la suppression des deux départements proposée par le Président Sarkozy).

On songe encore à de possibles regroupements des régions. L ’Union Européenne utilise d’ailleurs un découpage du territoire en huit zones d’après les ZEAT (Commissariat au plan, 1967).

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Les SCOT : schémas de cohérence territoriale, sont des plans d'urbanisme communs à une plusieurs intercommunalités (voir l'explication relative aux EPCI dans le premier chapitre) ; on les considère parfois comme des territoires de projet.

DYNAMIQUES URBAINES et REGIONALES
Des villes modestes peuvent être des métropoles qui "fonctionnent". En Bretagne, Rennes est vue comme "la plus petite grande ville du monde" (un métro, des universités, un rôle de capitale cuturelle et économique important) et  Brest est un centre sous-régional  en essor (technopôle et  port innovants). Dans les Alpes, Grenoble, centre universitaire, scientifique et industriel, rayonne sur le Dauphiné et la Savoie.
On considère généralement que 40 villes polarisent réellement le territoire national (Pau et Bayonne seraient au 40ème rang des aire urbaines) .  Ces zones d'influence des grandes villes sont donc plus nombreuses encore que les Régions officielles !
Les Régions sont censées, à l’origine, donner un espace à dominer aux huit métropoles d’équilibre (voir ci-dessous les agglomérations dont le nom est écrit en vert) désignées par le gouvernement, ainsi qu’à d’autres villes dont on espère que la promotion en tant que chef-lieu de Région (les "autres capitales" signalées sur le document) les aidera à se développer. En réalité, tous les territoires régionaux ne sont pas aujourd’hui uniformément polarisés par leur « capitale » désignée (tous les habitants n’y lisent d'ailleurs pas le même quotidien, cf votre manuel p 59) et rares sont les régions n’entretenant pas des identités multiples (Basques, Landais et Gascons en Aquitaine, par exemple). Globalement, la cohésion des Régions se renforce pourtant (notamment grâce à l’amélioration des infrastructures de transport).




LA REGION CONCURRENCEE PAR D'AUTRES COLLECTIVITES TERRITORIALES ET PAR LES TERITOIRES DE PROJET

La Région souffre notamment de la concurrence des départements : chaque département est en effet doté d’un Conseil Général élu, dont  le Président est l'Exécutif départemental. Le département dispose de compétences très étendues (transports par autocars, ports, entretien et construction des Collèges, aide sociale, protection de l’enfance, etc.) et les départements peuplés sont très souvent plus riches que leur région d’appartenance. Il  n’y a d'ailleurs pas de hiérarchie entre la Région et le Département, et ce dernier est un cadre historique très ancien, créé sous la Révolution, plus "visible" sur le plan politique (les députés et sénateurs sont élus dans ce cadre départemental, on connaît son conseiller général, élu du canton). 

La Région a la compétence en matière de transport ferroviaire (les TER) et finance le fonctionnement, l’entretien et la construction des Lycées, comme le salaire d’une partie de leurs employés). Elle joue un grand rôle de coordination et de prospective, se liant par contrat avec l’Etat, coopérant avec d’autres régions y compris étrangères,  et coordonnant les projets bénéficiant de subventions croisées, notamment dans le domaine du développement économique. Elle agit  rarement seule, faute de moyens suffisants et copte tenu de l'imbrication des compétences..

Notons qu'à l’intérieur des régions, existent d’autres territoires de projet, dont, depuis 1995, des « pays » regroupant des communes volontaires pour mener à bien des projets partagés, sans création d’une collectivité spécifique (exemple : le Pays Basque). Ces Pays peuvent recevoir une aide directe de l’Etat.

En 2009, une réforme prévoit que des conseillers territoriaux seront élus à partir de 2014, dans les départements, pour siéger à la fois au Conseil Général et au Conseil Régional. En même temps, on discute d’une simplification éventuelle des divisions administratives (dépeçages et fusions : 3 p 59). 

Les Régions ne sont donc pas assurées de leur avenir, on peut envisager qu'elles changent de contours voire parfois de  nom. Entre autres exemple,  celui du « Pays Franc » , nom proposé avant 1982 pour la Région Nord, mais qui ne s’est pas imposé. On a retenu le terme de "Région Nord" en 1982, mais rapidement employé dans les faits puis dans la nomenclature officielle l'expression "Région Nord-Pas de Calais" pour ne pas brimer le plus petit des deux partenaires (1,5 millions d’habitants tout de même !). Certains proposent aujourd’hui « Hauts de France »,  que des Banques et des entreprises ont parfois adopté, mais on évoque d'autre part  une possible extension du territoire vers la Picardie.

Au total, décentralisation et déconcentration administrative ont débouché sur un empilement de structures administratives complexe, et ne sont pas des processus achevés... mais semblent  parfois contrariées par les réticences de l’opinion ! Les métropoles régionales ont par ailleurs du mal à fournir aux populations de leur Région tous les services supérieurs que recherchent ces dernières, même si elles s'y efforcent (et prétendent accéder au rang d'eurocités). 

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