Préparer le Bac Hist-Géo

Rappels :
Comme à l'examen réel, il a été décidé de laisser "carte blanche" à chaque correcteur. Le barème n'est donc donné ici qu'à titre indicatif et n'engage pas l'équipe pédagogique, il permet seulement de donner une idée des critères d'évaluation retenus par un professeur en particulier.Cette information doit faciliter la compréhension de leurs notes par les élèves, mais la copie du candidat au Baccalauréat s'apprécie, de toute manière, de façon globale. A l'usage, d'ailleurs, les notes ont été arrondies, de façon, notamment, à ne pas minorer la portée des bons croquis, malgré leur qualification d'épreuve mineure.

Le sujet 2 était a priori le plus facile des sujets d'épeuve majeure proposé, parce que c'est un sujet classique, fréquemment donné à l'examen, et que les élèves sont censés à ce stade de l'année posséder de vastes connaissances sur la question. A vrai dire, le principal écueil à éviter est la surabondance de relations factuelles. Le sujet 1 est plus ciblé, il demande de brosser un tableau d'une situation sur trois petites années. Dans les deux cas, il faut lire la consigne et éviter le hors-sujet.

SUJET 1 / LE MONDE ENTRE 1945 ET 1947
INTRODUCTION : 3 points
Une entrée en matière simple et appropriée : rappeler la rupture que représente dans l'Histoire Contemporaine la Seconde Guerre Mondiale (affaiblissement définitif de l'Europe, entrée dans l'ère atomique, etc...).
Une reformulation nécessaire : dire ce qu'est la période 45-47 (pas encore de Guerre Froide, mais au contraire la poursuite de la Grande Alliance) et ce qu'est le monde (un champ de bataille où touit est à reconstruire, tous les continents ayant été affectés par la guerre, les Etats-Unis sortant seuls du conflit réellement renforcés).
Annonce d'un plan assez classique : le bilan de la seconde guerre mondiale, la mise en place de la bipolarisation, les signes annonçant la rupture de 47 et les causes de celle-ci.
On peut introduire explicitement une problématique : par exemple, se demander si la rupture entre les Alliés d'hier était inéluctable, à quel propos elle a eu lieu, voire qui en assume la responsabilité essentielle ? (BONUS, dans la mesure où la Composition n'est pas, officiellement, une "dissertation").
DEVELOPPEMENT : 15 points (bonus possibles en fonction des connaissances mobilisées et de la pertinence du raisonnement)
Sur le bilan, distinguer les aspects matériels, humains, moraux et politiques. 5 points
Sur la réorganisation du monde par les Grands (officiellement trois puis quatre, finalement cinq à l'ONU) mettre en évidence le consensus nécessaire au règlement des problèmes et la concorde apparemment maintenue entre les vainqueurs (Nuremberg, etc..). 5 points
Sur la cause de la rupture de 47, montrer l'opposition des modèles et le caractère délibéré du choix de l'affrontement, qui permet à chacune des deux superpuissances de s'affirmer comme le champion d'un camp, dévoiler l'enjeu principal du conflit (initialement : L'Europe centrale et orientale) et citer les premières mesures inamicales prises contre l'adversaire. (Plan Marshall, doctrine Jdanov).
CONCLUSION : 2 points
Le résumé/bilan du développement doit reprendre votre principale idée
Dire par exemple, mais tout dépend de ce sur quoi vous avez insisté, que la reconstruction matérielle (en Europe, en Chine, au Japon, etc..) est à peine esquissée quand les relations internationales s'enveniment
On peut intercaler une réponse précise à la problématique que l'on a éventuellement posé dans l'introduction : dire par exemple que la concurrence entre les deux plus grandes puissances mondiales était sans doute inévitable mais que cette compétition aurait pu prendre un tour moins dramatique... si Truman avait accepté le partage de la planète en zones d'influence et s'était montré moins hostile au Communisme, ou si Staline avait lui même fait preuve de plus de souplesse. (BONUS, dans la mesure où la Composition n'est pas, officiellement, une "dissertation").
Pour ouvrir le devoir, vous interroger, par exemple, toujours sur le monde, mais après 1947 : la véritable rupture entre Washington et Moscou et la division du monde en deux n'est-elle pas ressentie seulement en 1948 (Coup de prague) et au delà ? - ou bien sur la France mais encore sur la période 45-47 : la situation intérieure du pays (au plan économique et politique) n'est-elle pas le miroir des difficultés à organiser le monde d 'après-guerre ? (mais cette dernière piste, plus accessible à des ES et L qu'à des S, vous apparaîtra plus facilement quand vous aurez vu le programme de l'année en totalité).

SUJET 2 / LES RELATIONS INTERNATIONALES ENTRE 1947 ET 1990
Une entrée en matière simple et appropriée : rappeler que, depuis le fin de la Seconde Guerre Mondiale, les relations internationales ont été dominées par la bipolarisation (l'affrontement entre deux superpuissances - Etas-Unis et URSS - et deux blocs - "monde libre" capitaliste, "camp anti-impérialiste" communiste).
Une double reformulation nécessaire : dire ce qu'est la période 47-90 (une Guerre Froide, c'est-à-dire que la compétition entre Soviétiques et Etats-Uniens n'est pas seulement militaire, et que les conflits armés, nombreux par ailleurs, n'opposent jamais directement les deux superpuissances) et expliciter les bornes chronologiques (rupture diplomatique du printemps 1947 mettant un terme à l'alliance jadis nouée contre l'Axe, effondrement du bloc communiste européen et réunification allemande symbolique de la fin de la coupure Est/Ouest en 1990).
On peut considérer que la composition invite à expliquer les phases de la Guerre Froide et se contenter de cette approche. Il faudrait songer, tout particulièrement au Baccalauréat, quand vous aurez vu la totalité du programme, à signaler d'autres approches parallèles : point de vue de l'Europe, relations entre Nord et Sud... Pour problématiser : le plus simple est ici de se demander pourquoi la Guerre Froide n'est jamais devenue "chaude" au point de provoquer un troisième conflit mondial et pourquoi elle s'est achevée ? (BONUS, dans la mesure où la Composition n'est pas, officiellement, une "dissertation").
Annonce d'un plan qui devrait être chronologico-thématique : la guerre froide proprement dite de 1947 à 1962, la détente et ses limites de 1963 à 1975, la guerre fraîche et l'implosion du bloc communiste de 1975 à 1990. D'autres charnières sont possibles (47-56 par exemple).

DEVELOPPEMENT : 15 points (bonus possibles en fonction des connaissances mobilisées et de la pertinence du raisonnement)
Sur la première phase, distinguer la période du monopole nucléaire détenu par les Etats-Unis et la parité induite par le duopole, signaler la pactomanie des uns et des autres (OTAN, CAEM) et citer les principales crises (Berlin, Corée) en montrer les enjeux. La mort de Staline et les déclarations de Khrouchtchev sur la coexistence pacifique provoquent un dégel relatif (qui éloigne la Chine populaire de Moscou) mais la prise en compte des conséquences de l'équilibre de la Terreur intervient seulement après la crise de Cuba. 5 points
Sur la Détente, montrer qu'elle est visible par l'instauration d'un dialogue direct au sommet entre les deux Grands, relation interrompue depuis 47 (intallation en 63 du téléphone rouge, puis voyages en Occident de "Monsieur K" et de son successeur Brejnev). Les Etats-Unis acceptent de négocier avec l'URSS et proposent un controle réciproque des armements (Nixon en URSS, accords SALT) mais leur effort pour se rapprocher de la Chine avorte et leurs déboires dans le Tiers Monde (guerre du Vietnam) sont habilement exploités par les Soviétiques. Les accords d'Helsinki figent le statu quo en Europe mais n'empêchent pas l'URSS d'inaugurer une politique de surexpansion impériale qui la conduit notamment à prendre pied en Afrique (Angola, Somalie).
La Guerre Fraîche découle de cette agressivité soviétique (Nicaragua, Kiribati) à laquelle Le président Carter paraît incapable de faire face efficacement (boycott des JO) alors même que l'Islamisme politique s'affirme comme une nouvelle force hostile au "Grand Satan" américain (L'Iran de Khomeiny) . Pour répondre à la crainte d'un "découplage" entre les deux rives de l'Atlantique, Ronald Reagan installe des missiles Pershing II en Europe afin de contre-balancer la menace des SS 20. Son programme d'initiative de Defense Stratégique (IDS dite guerre des étoiles) inquiète les Soviétiques, incapables de suivre financièrement et distancés sur le plan technologique. Gorbatchev, numéro un soviétique à partir de 1985, propose en vain une deuxième détente (option zéro) et accepte la libéralisation des régimes communistes d'Europe de l'Est. Les Etats-Unis et l'URSS signent finalement des accords de désarmement spectaculaires (FNI 1987) et l'Allemagne se réunifie sans effusion de sang... mais la désagrégation du bloc socialiste paraît menacer l'URSS elle même, où les réformes lancées par Gorbatchev pour sauver le régime sont impopulaires et où les nationalités s'agitent.

CONCLUSION : 2 points
Le résumé/bilan du développement doit reprendre votre principale idée
Dire par exemple, mais tout dépend de ce sur quoi vous avez insisté, que la bipolarisation du monde a été relative, d'autres acteurs (Europe, Chine, Tiers Monde) ayant mené leur propre jeu en s'insérant parfois dans la logique des blocs, ou en la refusant. Ou annoncer la chute de l'URSS en 1991, le coup de grâce lui ayant été porté par.. le nationalisme russe !
On peut intercaler une réponse précise à la problématique que l'on a éventuellement posé dans l'introduction : dire par exemple que la destruction mutuelle assurée en cas de guerre thermonucléaire a été un facteur de paix paradoxal, de même que le coût de la course aux armements a précipité la crise puis la chute du système soviétique .(BONUS, dans la mesure où la Composition n'est pas, officiellement, une "dissertation").
Pour ouvrir le devoir, vous interroger, par exemple, toujours sur le monde, mais depuis 1990 : les désillusions quant au nouvel ordre international qui devait surgir avec la fin de la Guerre Froide ne conduisent-elles pas à penser que de nombreux conflits périphériques qu'on présentait comme instrumentalisés par les superpuissances avaient leurs propres ressorts ? ou bien s'interroger sur la capacité des Etats-Unis à jouer durablement le rôle de superpuissance unique.

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